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ETA
18 novembre 2005

Madrid serait en pourparlers avec ETA

ESPAGNE 

Le processus de dialogue lancé en avril par le gouvernement espagnol avec l’organisation terroriste basque ETA serait bel et bien en cours. A en croire la presse espagnole, l’exécutif socialiste aurait établi des contacts indirects avec des membres d’ETA cet été pour parvenir à un cessez-le-feu.

Le quotidien conservateur El Mundo annonçait hier en une la possibilité d’une déclaration de trêve d’ici trois mois. Selon des sources des services de renseignement citées par ce journal, le président du gouvernement, José Luis Zapatero, envisagerait de demander un feu vert officiel au Parlement pour entamer de réelles négociations, à la seule condition que les terroristes déclarent l’arrêt de la violence. D’après le quotidien, l’exécutif serait même disposé à offrir une contrepartie sous forme d’une « solution à la question des huit cents détenus de l’ETA ».

Avec plus de prudence, le journal El Pais, proche des socialistes, s’est également fait écho, hier, de ces pourparlers entre Madrid et les séparatistes d’ETA. Selon le quotidien, le gouvernement serait parvenu « à la limite de ses possibilités d’action ». Aux yeux de l’exécutif, « la balle est désormais dans le camp de Batasuna », le parti indépendantiste basque considéré comme le bras politique d’ETA et interdit depuis mars 2003. A plusieurs reprises, ces derniers mois, les sympathisants de Batasuna ont clamé haut et fort au cours de meetings ou manifestations illégaux leur volonté d’ouvrir un processus de dialogue politique pour mettre fin à quatre décennies de terrorisme. Pour autant, ces derniers, dont le leader Arnaldo Otegi est appelé à comparaître en novembre devant la justice espagnole pour complicité avec les terroristes, n’ont toujours pas donné satisfaction au gouvernement central en ne condamnant pas, notamment, la violence d’ETA.

La présence encore très ancrée dans la société basque des radicaux indépendantistes et la reprise de la « kalle borroka » (violence de rues) restent le maillon faible pour croire en une potentielle négociation entre ETA et Madrid. Pour certains spécialistes de la question basque, comme Eduardo Uriarte, membre de la fondation basque Pour la liberté, ces rumeurs de pourparlers sont à prendre avec des pincettes. « Je crois qu’il existe des contacts entre l’exécutif et ETA, mais de là à parler de trêve il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, même s’il est vrai que l’organisation terroriste n’a jamais été aussi faible », assure Eduardo Uriarte.

Les espoirs de trêve de l’exécutif socialiste reposent en effet sur l’affaiblissement d’ETA. La collaboration policière et judiciaire franco-espagnole a permis de mettre sous les verrous les principaux chefs de la bande et de démanteler de nombreuses caches d’armes. Et surtout, depuis vingt-sept mois, les terroristes n’ont pas commis d’attentats mortels. « Lorsqu’une organisation terroriste ne perpétue pas d’attentats, elle s’oxyde et n’a plus de raison d’être, on peut alors peut-être espérer sa disparition », commente avec réserve Eduardo Uriarte.

Source: LE FIGARO - INTERNATIONAL / EUROPE le 13 septembre 2005

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